Clotaire Breton

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Saint-Martin-la-Garenne

vendredi 25 septembre 2015

l'église Saint-Martin de Gargenville


                        L'église Saint-Martin de Gargenville peinte par Clotaire Breton en 1986


"L'église de Gargenville est une construction du siècle dernier, dans le style néo-roman, sans intérêt archéologique. Elle abrite cependant des statues de bois du XIVe siècle. L'orangerie du château d'Hanneucourt est inscrite à l'inventaire des Monuments historiques" 
(Guides des églises du Vexin français de Bernard Duhamel aux éd. du Valhermeil, 1988)

Les commentaires sont somme toute assez sommaires... 

"L'église dédiée à Saint-Martin, date de 1875, elle a remplacé le premier édifice religieux construit au XIVe siècle.
Ses anciens vitraux (XVIe siècle) furent restaurés par un artiste de Mantes, M de Renneville, dont le talent était très apprécié.
On remarque dans l'intérieur de cette église, le Christ en croix, la Vierge et Saint Jean, bois du XIVe siècle, classés parmi les œuvres d'art.
Un prieuré fondé à Gargenville, au XIIe siècle, fut réuni, au XVIIe siècle au collège des jésuites de Paris." 
(Mantes et son arrondissement, Bourselet et Clérisse, mars 1933)

Quelques souvenirs également de Blanche CACHEUX, ancienne habitante de Gargenville qui a connu le village avant la Guerre de 14-18:

"A la fin du siècle dernier, Gargenville était un gros village campagnard de quelques 650 habitants. Ces habitants se composaient de beaucoup de petits agriculteurs, 17 rien que pour Gargenville, 8 à Hanneucourt, et 4 à Rangiport, sans compter la ferme du "Clos de Brayon" et la ferme de Montalet disparue par l'implantation de la raffinerie.
Il y avait de la vigne sur les hauteurs immédiates du village, et surtout sur les "Monts de Seine", lieudit comprenant toute la partie du terrain bordant la Seine et allant de Rangiport à Juziers, ce qui est maintenant l'usine de ciment. Entre les rangs de vigne, il y avait des cerisiers, pêchers et abricotiers, qui donnaient des fruits délicieux.
Tous les ans, on fêtait le Saint Patron des vignerons, Saint Vincent, le 22 janvier.
Une messe était célébrée le matin, on y consacrait le pain béni porté sur une petite civière par deux vignerons, elle était ornée de grappes de raisin et de fleurs.
Ensuite un grand banquet était servi à tour de rôle par un cabaretier du village, ces agapes se passaient dans la bonne humeur et se terminait par des chansons.
Au moment des vendanges, c'était aussi la fête après l'effort, chaque vigneron était aidé par ses voisins et réciproquement, on versait les grappes dans les cuves et le pressoir; ça sentait bon le vin nouveau.
Nous les enfants, nous pouvions en boire dans une coquille de noix, c'était peu à la fois, mais à force de puiser dans la cuve, nous étions un peu pompette et les anciens s'amusaient à nous faire chanter des chansons plus ou moins grivoises!
Outre la vigne, les fermiers cultivaient des céréales dans les terres franches près du bois, et plus près du village c'était la récolte des petits pois, carottes et oignons, et poireaux. Ces derniers étaient mis en bottage et lavés dans le lavoir bâti pour cet usage, près de la boulangerie. Ils étaient transportés par voiture à cheval jusqu'aux Halles de Paris. En revenant, ces fermiers rapportaient du fumier de champignons pour la culture des asperges.


 



 













Le commerce était à peu près ce qu'il est, sauf que les épiciers vendaient de la charcuterie fraîche en tuant un porc par semaine, et de la mercerie, des chaussons, des sabots, et même de la vaisselle. L'artisanat était composé de deux menuisiers, vitriers, deux plombiers zingueurs, deux entrepreneurs de maçonnerie, un cordonnier, deux tonneliers, un charron forgeron, un maréchal-ferrant installés tous les deux à l'emplacement de la rue Mlle Dosne et disparus en 1910. Il y avait un bourrelier près de la gare. Chaque ferme avait un ou deux chevaux et même quelques ânes, et beaucoup plusieurs vaches et quelques moutons dans les maisons où il y avait des filles à marier, en prévision de la laine pour les matelas.
Ces filles et ces femmes conduisaient à paître le bétail dans les terres avoisinantes. Pendant ce temps, elles tricotaient bas et chaussettes pour l'hiver. Quand le bétail rentrait en déambulant dans les rues et y laissant la marque de son passage, il se précipitait pour boire au lavoir même de l'eau savonneuse laissée par les laveuses qui occupaient ce lavoir et les autres. du matin au soir.
Sue la route nationale, les prés Blains  étaient encore des prés. Le propriétaire, entraîneur de chevaux de courses à Maisons-Laffitte les y amenaient ainsi que les poulinières qui, avec leur poulain gambadaient autour d'elles et formaient un tableau ravissant. ce haras était géré par un couple de normands qui avait des vaches ce qui leur permettait de vendre du beurre et de la cr^me que j'aimais bien, quand ma mère m'envoyait en chercher, j'en portais les marques sur mon tablier noire d'écolière!
Les patronales d'Hanneucourt et de Rangiport étaient bien suivies. Celle de Gargenville avait lieu comme aujourd'hui, le premier dimanche de mai. Elle se tenait sur la place de la République. Les chevaux de bois, balançoires, boutiques et bals sous tente débordaient sur le rue et les trottoirs comme il y avait peu de circulation, ça ne gênait guère. 
Il y avait des jeux pour les enfants, jeux de drapeaux pour les garçons, jeux de ciseaux pour les filles et jeux de paume pour les hommes.
La fête d'Hanneucourt était célébrée le dimanche de la Trinité, sur la place Lili Boulanger et sous l'avenue Thiers.
Les mêms jeux s'y déroulaient avec en plus, le jeu de l'Oie pour les jeunes gens. Une oie tuée était suspendue à un fil, la tête était suspendue à un fil, la tête dépassait d'un sac et les garçons à tour de rôle les yeux bandés et armés d'un vieux sabre, devaient décapiter cette pauvre bête qui ensuite était mangée au cours d'un repas plein de gaieté.
A Rangiport, c'était durant le mois d'Août que toute la population descendait au bord de la Seineoù, en plus des jeux habituels, il y avait une course en barques contre un canard sauvage qui donnait du fil à retordre aux concurrents car il se faufilait sous les barques et était responsable de bien des plongeons involontaires!
C'était aussi une occasion pour les familles de déguster la friture de gougeons de Mme Mention ou la matelote d'anguilles de la Mère Florentin  Jorre, deux cordons bleus qui méritaient leur renommée!
Pendant plusieurs années, la fête fut réhaussée par un feu d'artifice tiré du giboin, avec le reflet de l'eau. C'était très beau et attirait du monde.
( Blanche CACHEUX, "Le Petit Gargenvillois" du 14 au 20 Novembre 1979)

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