Clotaire Breton

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Clotaire Breton

Amis du Vexin français

PNR du Vexin français

Saint-Martin-la-Garenne

mardi 20 octobre 2015

"Champ de blé et coquelicots à Guernes"


"Un sillon ne doit donner que du blé et de l'avoine, une prairie que du foin; les fleurs n'ont pas leur raison d'être; il faut, à tout prix, que la chimie invente un moyen de les exterminer: voilà le langage du propriétaire avide. Voici celui de la fleur des champs:
Que quelque vieux savant nous fasse disparaître,
Rien ne tranchera plus sur l'uniformité
Des champs, verts au printemps et jaune en été.
Et quel mortel ennui le jour où la tunique
De la terre sera d'une couleur unique!
Les épis tous pareils, sont un fond de décor:
Et nous, avec nos tons d'azur, de pourpre et d'or,
Nous faisons de la plaine un tableau qui chatoie.
Le grain n'est que la vie, et nous sommes la joie.
(Louis LEGENDRE)
Faire disparaître le coquelicot, cette fleur qui allie sa pourpre à l'argent des marguerites et à l'azur des bleuets pour pavoiser nos campagnes aux couleurs nationales! La nature s'y oppose et elle emmagasine, dans le fruit d'un seul coquelicot, assez de milliers de graines pour que, si toute semence levait, le monde soit en peu d'années, envahi par la postérité d'un seul pied. Le coquelicot ou pavot des moissons, est d'ailleurs une jolie plante, avec sa tige mince et flexible, ses feuilles d'un vert glauque, bien découpées, la corolle et les nombreuses étamines de sa fleur éblouissante.
Les quatre pétales de cette corolle, logées à l'étroit dans le bouton formé par les deux parois du calice, le font éclater et s'en échappent, chiffonnés comme les ailes du papillon sortant de sa chrysalide, mais bientôt elles se déplient et flottent au moindre souffle.
Le coquelicot, image de la jeunesse, n'a pas la raideur empesée des graves personnages; il garde toujours des allures de gamin et certain débraillé; son nom même a l'air d'un sobriquet; séchée la capsule de son fruit semble un hochet où bruissent les graines quand on l'agite; sous les rebords du couvercle, strié de huit rainures, qui la ferme s'ouvrent autant de trous par lesquels la semence, une fois mûre se répendra sur le sol.
Le coquelicot contient, mais à faible dose, les mêmes substances que le grand pavot cultivé; sa tige, et surtout sa coque, recèlent le suc laiteux de l'opium et ses graines une huile comestible. Mais on exploite que le pavot, et même les pastilles de coquelicot, vendues aux personnes enrhumées, n'ont probablement de lui que le nom et la couleur. L'huile d'œillette, probablement par corruption du mot huilette. Quant à l'opium, aussi bienfaisant lorsqu'il est administré comme calmant et narcotique, que funeste lorsque les fumeurs orientaux lui demandent une ivresse abrutissante et meurtrière, il ne se récolte qu'aux Indes et les Anglais ont maintenu, à coup de canon, leur droit d'en empoisonner la Chine: le crime de lèse-humanité est, pour la conscience brtitannique, une simple opération commerciale"
(Paysages et Paysans, petites géorgiques de Marcel CHARLOT)
 
La boucle de Guernes et le label européen NATURA 2000:
http://www.guernes.fr/guernes/natura-2000

Guernes avant 1900:
http://www.guernes.fr/guernes/histoire/monographie-avant-1900

Sa belle-sœur Lucienne AUBIN à Guernes avec son chapeau  et son neveu Hubert dans les bras de sa grand-mère vers 1920.


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