Clotaire Breton

Clotaire Breton
Clotaire Breton

Amis du Vexin français

PNR du Vexin français

Saint-Martin-la-Garenne

samedi 31 octobre 2015

Exposition de 1996 avec le PNR du Vexin français


"Il était paysan, peintre, mais il était aussi et surtout une partie de l’histoire du Vexin et plus particulièrement de Saint-Martin-la-Garenne.
Aussi loin que je m’en souvienne, il a toujours fait partie de la famille.
Il possédait quelques parcelles « dans le pays » comme on dit, et pour la plupart, on y trouvait des dizaines de cerisiers. Clotaire m'y emmenait avec mes frères et sœurs. On montait dans la remorque du motoculteur et je me souviens que ça secouait quand on roulait à travers les chemins de terre du village. Je ne sais pas combien de kilos de cerises j’ai pu mangé étant gamin, mais une chose est sûre, aujourd’hui encore je ne déguste pas une seule cerise sans penser à lui!
La faune, la flore, le jardinage, l'agriculture, l’art… Clotaire était une mine de savoirs. Combien de questions j’ai pu lui poser?! Je ne m’en souviens pas. Mais je crois me souvenir qu’il avait toujours une réponse à tout et, chose encore plus agréable, il prenant le temps qu’il fallait pour tout expliquer. Il était d’une patience incroyable!
Tous les samedis midi, on partageait le repas chez mes parents. Ma sœur et moi on le raccompagnait à pieds, Chemin de la Désirée. Et un jour, on est resté chez lui à discuter dans son atelier de dessin. Et c’est comme ça que c’est devenu une habitude: on le ramenait tous les samedis et on restait deux à trois heures avec lui à apprendre le dessin. Je n’ai jamais été attiré par la peinture, mais Clotaire m’apprenait à dessiner simplement au crayon à papier ou au fusain. Je me souviens que j’avais parfois des exercices à réaliser pour mes cours d’arts plastiques du collège et il m’arrivait de les faire avec Clotaire. Une fois, mon professeur ne devait pas croire que j’avais moi-même réalisé un dessin et il m’a alors demandé de reproduire ce que j’avais présenté. Je l’ai fait. Et je lui ai alors expliqué que je prenais des cours et que j’avais fait mon exercice avec Clotaire. « Ah? Ok! » Voilà ce qu’il m’a répondu.
Et puis Clotaire nous a quitté, j’avais à peu près 15 ans. Il m’arrive encore de penser à lui. Même si le temps fait son œuvre, il finit par nous rattraper : quand ma fille de 3 ans me demande de lui faire un dessin, je ne peux m’empêcher d’avoir la tête ailleurs et pendant une fraction de seconde, je me revois dans l’atelier de Clotaire, le samedi après midi."

Christophe DUMONT de Saint-Martin-la-Garenne

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